Musée des Arts et Métiers à Saint Gildas de Rhuys
Saint Gildas de Rhuys (Morbihan).
Situé dans le IIIe arrondissement de Paris, le Musée des arts et métiers est le musée du Conservatoire national des arts et métiers. Labellisé « Musée de France » en 2002, c'est un musée national sous la tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Fondé en 1794 sur une proposition de l'abbé Grégoire à la Convention nationale1, le Conservatoire des arts et métiers était à l'origine un établissement destiné à former des techniciens et des ingénieurs à l'aide de démonstrations réalisées à partir d'objets scientifiques et techniques. Si le Cnam est aujourd'hui un grand établissement d'enseignement supérieur et de recherche, son musée conserve l'ensemble des machines, modèles, dessins qui ont été utilisés tout au long des XIXe et XXe siècles. Il poursuit l'enrichissement de ses collections, notamment avec la mission nationale pour la sauvegarde du patrimoine scientifique et technique contemporain, qui lui a été confiée depuis 2003 par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche2.
Ce site est desservi par la station de métro Arts et Métiers. La station a été aménagée en 1994, à l'occasion du bicentenaire du Conservatoire, comme une introduction au musée, par le dessinateur belge François Schuiten.
Le Musée des arts et métiers est installé dans les bâtiments de l'ancien prieuré royal de Saint-Martin-des-Champs. Cet ensemble architectural considérable a été affecté au Conservatoire en 1798. Le musée occupe les corps de bâtiments où étaient logés les moines de l'ancienne communauté religieuse ainsi que l'ancienne église prieurale. L'ensemble a été largement réaménagé sous la Monarchie de Juillet et sous le Second Empire, sous la direction de l'architecte Léon Vaudoyer3. Un décor néogothique habille ainsi la nef et le choeur de l'ancienne église.
Les collections
Les collections du Musée des arts et métiers comptent actuellement près de 46 000 numéros d'inventaire. Cela regroupe environ 80 000 objets (dont 20 000 photographies) et 15 000 dessins techniques formant le « Portefeuille industriel »4. Seuls 4 000 objets sont présentés dans les galeries du musée, à Paris. Le reste des collections est conservé dans des locaux spécialement aménagés et répondant aux normes de conservation préventive, à Saint-Denis.
Les premières collections ont été réunies à l'initiative du mécanicien français Jacques Vaucanson. En 1752, ce dernier installe à l'Hôtel de Mortagne, rue de Charonne à Paris, un cabinet de mécanique où il donne des démonstrations, notamment avec les objets qu'il a conçus et construits. Certains d'entre eux, comme le moulin à organsiner la soie ou le métier à tisser les étoffes façonnées sont parmi les plus anciens des collections du Musée des arts et métiers. Afin de favoriser la diffusion des savoirs techniques (autrefois réservés à une élite et diffusés par le biais des corporations et métiers), la Révolution va chercher à mettre à la disposition de tous les citoyens des collections scientifiques et techniques5. Après le Muséum national d'Histoire naturelle, formé à partir de l'ancien Jardin du Roi, le Conservatoire des arts et métiers va réunir les collections de cabinets de physique d'aristocrates ou de l'ancienne Académie royale des sciences.
Claude Pierre Molard, qui avait été démonstrateur puis conservateur du prestigieux cabinet de Vaucanson, légué au roi en 1782, devient le premier administrateur du Conservatoire.
En mai 1802, les galeries du musée ouvrent leurs portes. Conformément à l'idée de l'abbé Grégoire, des démonstrateurs expliquent aux visiteurs le fonctionnement des machines. La collection va régulièrement s'enrichir, entre autres par le biais des expositions nationales des produits de l'industrie ou encore des expositions universelles, où le Conservatoire est généralement présent6. La création d'un laboratoire expérimental de mécanique7, au milieu des années 1850, l'installation d'une « salle des machines en mouvement » dans l'ancienne église prieurale ou encore le développement de chaires d'enseignement technique donneront à l'institution l'occasion d'élargir le champ de ses collections.
Aux instruments de mesure, toujours plus précis, s'ajouteront des modèles illustrant les perfectionnements industriels (papeterie, textile, arts du feu, génie civil, imprimerie, photographie, cinématographe, télégraphie, radiodiffusion, électricité, chemins de fer, aéronautique') L'institution héberge, au début du XXe siècle, un musée de la prévention des risques au travail ainsi que l'Office national de la propriété industrielle, à l'origine de l'INPI. Transformé en « Musée national des techniques » sous l'impulsion de l'historien des techniques Maurice Daumas, à la fin des années 1950, le Musée des arts et métiers illustre par l'objet tous les bouleversements industriels des XIXe et XXe siècles. Tombé dans une certaine indifférence, le musée fait l'objet d'une profonde rénovation entre 1992 et 2000 pendant laquelle sera initié un immense chantier des collections (reprise de l'inventaire et étude des oeuvres) alors que les bâtiments sont restaurés et réaménagés par Andrea Bruno et Luciano Pia. Les anciennes réserves, situées dans les combles du musée, sont installées dans un bâtiment moderne de François Deslaugiers, à Saint-Denis8.
Saint Gildas de Rhuys (56)